Bon, on va finir cette 10ème saison de « Vu à la TV » sur etat-critique.com by ma gueule et ma plume acide et numérique, un peu comme on a commencé l’année, par des tirs nourris, de la baston, de l’effroi, du bordel de monde qui brule, bref retour à la kamikaze départ !
J’avoue, mes chroniques au fil des mois deviennent beaucoup plus des billets (pas roses ni bleus ni verts car je ne gagne pas une tune à les faire mais je suis sous mécénat de Liliane Betancourt toujours tu m’intéresses) que réellement des chroniques pur jus de télé mais bon, puisque nous sommes inondés de chaines infos et d’infos en chaines de plus en plus déchainées, soyons donc sur le billet pour l’été quitte à nous habiller pour l’hiver !
Bien sûr, j’aurai pu faire, comme il fut un temps, une chronique un peu préparatoire de futurs programmes estivaux, de Fort Boyard au Tour de France en passant par les jokers de l’été (déjà fait) ; faire un revival nostalgique à Intervilles, chalalananana chalananana, Guy je ne vous entends plus, joker bilto et vachette entre deux apéricubes, mais non, pas le cœur à ça.
Bien sûr, j’aurai pu faire une chronique mi-musicale, mi-mollette (cette vanne vient de me venir car ma souris vient d’avoir un problème de mollette), mi-tv, mi-caline (oui j’ai acheté des croissants ce matin) et évoquer les tubes et clips de l’été, sorte d’anthologie aux adorateurs de la Lambada et de la Socca Dance, voir de Francky Vincent, quitte à montrer son zizi, après tout c’est l’été, mais non, pas le cœur à ça.
En 1989 et 1990, je suis parti en Tunisie avec mes parents, tout juste jeune collégien, j’en ai gardé des photos façon Club Med, des trucs de bord de piscine, une mer limpide, des danses d’été, des droits à se coucher super tard, mes premières odeurs et parfums de souk, d’épices. Je me souviens des mots de mon père dans les rue d’Hammamet « t’as vue, c’est dingue comme les femmes sont libres et jolies, pas de voiles, des jupes, on dirait nos rues de Paris, ça respire la liberté ». Mon père avait connu la Tunisie sous cet angle dès les années 70 et me rappelait à quel point elle contrebalançait avec le franquisme froid, dur et tyrannique de notre Espagne d’origine par ma grand-mère à la même époque. Tunisie, un pays de liberté…en ce mois de juin 2015, un taré fanatique façon Kouachi a tiré dans le tas, sur une plage, a buté, moi et mes parents, les mêmes, ou presque, nous, nous sommes vivants.
Pauvre con.
Pendant ce temps là, un gars décrit comme « un bon père de famille sans problème », vaguement fiché il y a quelques années histoire de voir s’il n’avait pas quelques tendances de foufou façon « danse toi aussi la Daesh danse, danse, Daesh danse ! », tranquille chauffeur livreur en Isère, probablement vexé de ne pas avoir eu suffisamment de chèques vacances pour son retour au bled cet été a décidé de couper des têtes ! Allez hop, celle de son patron, oui, pour de vrai, façon 9ème siècle à la Viking, pour dire comme le monde avance bien bien, à pas de géant même. Puis, pour jouer surement, a fighté des bombonnes de gaz dans une usine, juste histoire de tout faire péter, comme ça, un 14 juillet avant l’heure, le ramadan peut-être, quand la faim guette la fin guette, un manque de barbecue, j’sais pas, plus de charbon peut-être, tant pis, on passe au gaz ! J’me fais même pas rire putain. Un mec de 50 ans, patron de deux boîtes, aimé de ses salariés, père de famille, impliqué dans son quartier pour aider les jeunes à s’en sortir, décapité, au nom de quoi bordel, c’est qui ton dieu à toi, c’est quoi l’idée, elle est où ton idée du monde, pourquoi on t’a pas payé un cerveau, au moins quelques neurones…tu fais chier.
Enfin, fait marquant de cet avant été, entre le bac philo et les coups de rosé bien frais, la belle guerre civile entre nos amis joyeux rigolos les taxis et nos amis chauffeurs de VTC (non, pas la petite sœur du VTT mais bien la voiture qui fait taxi mais qu’est pas un taxi). Au départ, en regardant BFM TV un soir de canicule, comment veux-tu comment veux-tu, je me suis mis à rêver d’une nouvelle pub pour portable « Fan de zik, de taxi et de baston ? Du nouveau pour ton smartphone ! Télécharge vite toute la collection d’appli UberPop UberRock UberRap Ubermcsportpremiersurlefoot UberNatus UberBoireQuoiPourLapero ! Envoi fight au 7 13 13 »…mais non…un Taxi en colère ça envoie du bois, ça en fait du petit aussi avec des clients braves gars de VTC, ça pète des gueules, ça la joue aussi façon Viking, ça boit du plomb en fusion et ça en pète aussi, des plombs. Bien sûr Uber Fournier, entraineur de l’OL, Uber Vedrinne, diplomate, Uber Rives, astronome, les usines de margarine Saint Uber 41 et les usages de la station Uber sur la ligne A ont tous demandé l’asile politique au Pakistan, plus sûr, moins dangereux. Les Taxis trustent l’actu, anti-social uber ton sang froid.
Bref, il était de bon ton cette semaine de faire n’importe quoi, de foutre de bordel, de péter des vies et des gueules, faisait trop chaud sûrement, c’est dimanche, j’suis dans mon jardin, j’écoute le dernier album des Innocents, leur titre « Les philharmonies martiennes », c’est peut-être mieux là-bas que sur Terre, après tout, je vais y partir en vacances cet été tiens, et je ne sais pas si je reviendrai, vu que c’est la grosse Daesh sur le globe.
J’vous embrasse,