Un Poyo Rojo, Un coq rouge, se joue à guichets fermés depuis plus de 10 ans en Argentine.
Découvert en Avignon en 2015, il a depuis fait le tour du monde, et revient, apparemment pour la dernière fois à Paris, au Théâtre du Rond-Point : ne le manquez pas !
Quelques images ou un bref descriptif peuvent laisser penser que ce spectacle propose une forme hybride entre cirque et théâtre, mais pas du tout : il s’agit d’un duo de danseurs, des danseurs très athlétiques et talentueux. Il est vrai qu’Alfonso Barón et Luciano Rosso ont une présence scénique forte et ancrée, en cela ce sont d’excellents acteurs. Ils font appel au comique de répétition et jouent du contraste entre les deux personnages, créant un véritable duo de clowns.
Mais avant tout, ils dansent ! Démonstration de hip-hop, emprunts au langage corporel de la mode, explorations k-pop, le duo de danseurs burlesque multiplie les citations populaires et reflète son époque. Bien que créé depuis plus de 10 ans, la chorégraphie se renouvelle sans cesse et laisse la part belle à l’improvisation.
La scène se passe dans un vestiaire masculin, où nos danseurs s’échauffent et se jaugent. Ils explorent à peu près toutes les façons pour deux êtres humains d’aller à la rencontre l’un de l’autre. Un peu comme les deux personnages de la pièce de Bernard-Marie Koltès, Dans la solitude des champs de coton. Ils s’observent, se tournent autour, se provoquent, se séduisent, se regardent crânement et se défilent… Les fiers coqs perdent quelques plumes dans la bataille et le machisme en prend pour son grade.
Le duo d’Un Poyo Rojo impressionne par son brio, mais encore plus par sa créativité. J’ai vu ce soir-là des images jamais vues, j’ai assisté à des expériences corporelles inédites ! Et en même temps, le duo s’adresse à tous les publics, sans choquer les plus jeunes ni les plus prudes.
Il fallait en effet s’éloigner du duo de danse pour créer un spectacle visuel hybride étonnant à ce point. Mes yeux ne s’étaient pas écarquillés si grand depuis longtemps !
Vous aussi, laissez-vous étonner avec plaisir !
Jusqu’au 3 juillet 2021
Théâtre du rond-point