On ne connaît pas son prénom, non ! On sait seulement que son « frère de tous les jours », c’est Amal, un gaillard pas tellement plus vieux qui se promène toujours avec une mitraillette dans les rues de cette ville, dévastée par la guerre.
Ils fondent d’ailleurs avec d’autres enfants un « groupe pour la guerre », s’entraînent et s’entraînent encore à tel point qu’ils n’ont même pas peur.
Le narrateur, quant à lui, est trop petit pour porter un fusil, mais il est parfait pour porter les munitions et partir en éclaireur espion….
C’est la guerre, la vraie. On aimerait croire que c’est un jeu, mais non.
La guerre est la, énorme, monstrueuse, juste au dessus des épaules des enfants qui ne semblent pas y attacher plus d’importance que cela. Est-ce du courage, de l’insouciance ? Est-ce tout simplement leur vie, leur « ordinaire » parce qu’ils n’ont rien connu d’autre ? Sont-ils enrôlés, grisés par la propagande ? Où sont leurs parents ? En-ont-ils encore ?
Autant de questions sans réponse, pourtant si proches de celles que nous nous posons – enfants comme adultes – face à l’actualité des jours passés.
Voilà un ouvrage cruellement magnifique, illustré de noir et de rouge sang, à l’écriture ciselée : « Alors mes yeux se sont remplis de l’arme. »
Un ouvrage qui laisse des traces, à lire accompagné à partir de 7 ans, un ouvrage qui mérite ensuite d’en débattre… un ouvrage si posément violent.
De Thomas Scotto Barroux
Carré Blanc les 400 coups