La sublime chanteuse de Civil Wars, la brune Joy Williams réalise son premier disque sous son propre nom. Magnifique voix ne veut pas dire magnifique album.
La belle Joy Williams formait avec le ténébreux John Paul White les Civil Wars, groupe éphémère de folk qui a tout de même bien marqué le genre avec une efficacité totale et seulement deux albums. La production était léchée et le jeu vocal était absolument jubilatoire.
Mais le duo vole en éclat en 2013 et la chanteuse décide de se lancer dans une carrière solo. Elle s’éloigne de la folk et de la country. Sa voix peut supporter tous les genres à l’exception du Metaldeatchcore peut être. En tout cas, on se souvient d’une voix haute et délicate, qui convoque les plaisirs irlandais et les grandes plaines de l’Amérique.
Sur son premier essai, Venus, il ne reste pas grand chose de cette ambiance folk et tourmentée. Au contraire tout est clair. Elle avait commencé dans le chant dit « chrétien »: c’est de la musique pleine de bons sentiments où l’artiste défend de belles valeurs et des beaux combats.
Hélas, la production se vautre dans un espèce de pop électro, pas toujours du meilleur goût. Elle veut clairement s’émanciper de ses années dans une genre très « niché » mais ce n’est pas très original. Pire on s’ennuie rapidement malgré quelques plages moins sophistiquées.
Autrement c’est de la chanson pour les dernières minutes toujours empathiques de Grey’s Anatomy avec ralentis lourdingues, émotions au tractopelle et yeux tout mouillés. Ca peut s’écouter mais c’est vraiment standardisé à l’extrême. On espère que la belle voudra vivre des aventures plus alternatives dans le futur car elle mérite beaucoup mieux que cette musique si peu atypique.
De l’audace bon dieu. De l’audace. Joy Williams va finir par chanter la Reine de Neiges si ca continue!
Columbia – 2015