Je suis au soleil. Un hamac est installé dans le jardin. Les amis se reposent après chaque repas. On me dit que les deux tomes du dernier Despentes sont dans la maison écrasée par la chaleur. Je crois avoir trouvé ce qu’il faut pour me jeter dans le hamac.
Mais l’écriture de l’écrivain est bien plus assommante que les hautes chaleurs de l’été. En gros, elle convoite de faire une grande étude de la société française, évidemment déprimée et inquiète de son futur.
Avec Houellebecq, Virginie Despentes gratte les plaies de la France. Il y a les doutes et les faiblesses d’une société qui craint tout et plonge dans une mélancolie mortifère : les Français et le syndrôme du « c’était mieux avant », voilà ce que pourrait résumer ce premier livre et une bonne partie de la production nationale.
Finalement le deuxième tome, je ne l’ai pas lu. Elle a eu raison de mon courage ! Ce sont les vacances, bordel. Ayons un peu le cœur à sourire et les atermoiements de quinquas sans rêve, ce n’est pas franchement l’idéale lecture de saison. Moi j’ai besoin de me divertir et Despentes semble obséder par la description des maux bien franchouillards.
Pourtant le début du roman est plaisant avec ce personnage très rock’n’roll, ancien disquaire reconnu qui glisse petit à petit vers la marginalité. Mais le style devient rapidement répétitif. Le récit joue sur un systématisme qui devient redondant ou paresseux.
A chaque chapitre, gravitent d’autres personnages qui font avancer la petite histoire qui justifie une vision nihiliste de la société. Virginie Despentes rebondit de personnage en personnage mais ca ne suffit pas pour justifier une intrigue qui manque de corps.
Le récit devient une succession de clichés sur nos malaises, nos défauts et rien d’autres. C’est un peu pénible au point que j’attendrais l’année prochaine pour jeter un coup d’œil sur le second tome qui ne trainera pas cette sociologie noire, caricaturale et sans grande vivacité. Triste constat à tout point de vue !
Grasset – 400 pages