Arman Mélies mute une fois de plus. Si sa musique n’était pas toujours convaincante, il montre que le rock lui va très bien. Une bonne nouvelle.
Rarement une première chanson marque l’écoute d’un disque. On retiendra un refrain simple et une redoutable guitare tout en écho. Constamment je brûle raconte en quelques minutes, l’artiste, ses doutes et ses envies. Arman Melies se faisait remarquer par des disques ambitieux: il a visiblement découvert le rock et c’est une heureuse rencontre.
Copain de Julien Doré, il a visiblement beaucoup appris sur la question en tournant comme guitariste sur la tournée à succès de ce dernier. On reconnaît des touches pop que Doré empruntait déjà à Bashung, autre complice et référence d’Arman Melies.
Comme ce grand corbeau du rock à la française, Melies s’est essayé à beaucoup de styles. Tous ses albumes précédents sont différents. C’est un homme qui se cherche. Il a visiblement trouvé son plus impressionnant costume: celui d’un chanteur torturé et électrisé. Sa nouvelle mutation serait la bonne.
On pouvait l’accuser de maniérisme. Ici, il se livre sans détour sur une musique qui calcule avec une gourmandise non dissimulée le plaisir de l’auditeur à écouter les tentatives françaises de rock. Il y a donc de tout dans son disque, de la pop, de la tristesse, du rock, abrasif ou synthétique.
Au milieu, il y a le chanteur, vibrant à chaque phrase. La musique pour lui est un Everest dont l’ascension est périlleuse et forcément épique. On est donc surpris par l’alliage efficace entre les synthés et des instruments plus classiques. Le titre de ses chansons montre la haute idée qu’il se fait du rock et de son art.Olympe. Volcan. C’est vintage (faut tout de même oser un saxo sur un morceau nommé Les chevaux du vent Fou) et en même temps très moderne.
Ca pourrait être kitsch mais la conviction est là. Son disque donne effectivement des vertiges. Un doux sentiment d’abandon finit par nous envelopper à cette compilation de tout ce que l’on aime dans le rock à la française. Il faut grimper sur les sommets visités par ce artiste enfin épanouï!
At(h)ome – 2015