Les créations de Robyn Orlin, chorégraphe blanche sud-africaine qui depuis les années 80 interroge l’apartheid et le fléau du sida dans son pays, sont toujours sujettes à controverses.
En mélangeant théâtre, danse et chant de manière intense et directe et surtout tentant toujours une implication des spectateurs en faisant déplacer les artistes dans la salle, Orlin met en scène les problématiques actuelles de la population sud-africaine.
Pour cette nouvelle création Orlin a choisi de travailler avec les Phuphuma Love Minus, une chorale amateur zouloue, et de construire son propos chorégraphique à partir de leurs chansons et de leurs danses et en intégrant sur scène des images vidéos projetées sur du papiers roulant accroché au plafond.
Au début du spectacle une grande théâtralité envahit la scène grâce à l’emploi de lampes portables qui dessinent les corps au fur et à mesure qu’ils bougent. Ironie, amusement, grands moments de joie et d’énergie alternent avec d’autres plus dramatiques. La danse et les chants crient les problématiques liées à la pauvreté, à l’apartheid et au sida.
La gravité des sujets politiques et sociaux traités touche bien sûr le public, ému par l’intensité de la performance de la dizaine d’artistes présents sur scène et en salle.
Il est pourtant difficile de discerner la portée chorégraphique de cette création qui par moment apparaît bien trop simpliste et cliché. Le jeu des lumières et des images vidéo semblent un pur accompagnement au spectacle de Phuphuma Love Minus, comme si Robyn Orlin leur avait donné carte blanche en se limitant à s’occuper de l’élément scénographique.
Gloria Morano
© Etat-critique.com – 09/10/2010