George Erza a l’âge des affreux têtards cosmiques des One Direction. Il a aussi une existence aussi longue que le vintage et jeune Jake Bugg. C’est bien avec ce dernier que George Erza a des points communs. Il devrait rêver de participer à une télé réalité ou étudier sagement dans une école de commerce. Lui, il chante une musique folk complètement old school, sans beat ou provocation.
Il n’a pas besoin d’une grande orchestration. Sa voix fait le boulot: elle donne le frisson. Ce jeune homme visiblement bien sous tout rapport a mangé un bluesman au carrefour du diable. Le son de sa voix convoque Robert Johnson et tous les anciens qui sont aux sources de la musique pop et rock.
Il fait penser à d’autres petits blanc-becs du Royaume Uni comme Paolo Nutini ou Tom Odell. Des gamins tentés par les racines du diable mais qui se limite d’abord à de sages chansons pop rock. Il n’y a pas grand chose de diabolique chez Erza. Il chante merveilleusement.
Les chansons sont délicieuses et tournées vers son talent. On apprécie presque l’humilité de la production qui pourrait rappeler vaguement un Bob Dylan britannique. Son disque est ouvert comme l’indique le titre de l’album. Effectivement c’est un son sans frontière qui devrait faire le tour de la planète en quelques mois.
Le bonhomme a tout du phénomène. Pourtant on devine aussi le talent. Son entrée en matière est simplement élégante. Avec du vieux, il fait tout de même du neuf. Il a bien un style. Pas franchement glamour mais d’une classe folle. On se laisse charmer par ce nouveau héros de la pop anglaise. Décidement ils ont le chic pour nous surprendre constamment nos voisins d’Outre Manche!
Columbia – 2014