Des Ecossais se prennent pour des rednecks amateurs de gros riffs. On s’y croirait!
Il n’y a pas que ZZ Top dans la vie! Il n’y a pas que Lynyrd Skynyrd pour faire hurler les guitares sur un air populaire! Il n’y a pas que les Black Crowes pour défendre le blues rock, à l’ancienne, basé sur une douce révolution, à base de poussières, de bières et de sueurs (et quelques substances prohibées bien entendu).
Il ne faut pas naître au fin fond des Etats Unis, entre des contrebandiers de marijuana et des fans de Donald Trump, pour imaginer un boogie survitaminé par des distortions de guitares! C’est ce que veulent prouver les petits gars de The Temperance Movement, qui imagine Londres comme un décor de western et c’est une bien bonne idée!
Car le quatuor (où l’on retrouve le bassiste de Jamiroquai) rivalise de virtuosité pour composer des bons gros morceaux de rock’n’roll, terre à terre mais pas du tout déshonorant. Au contraire. On s’y croirait. White bear est leur second album et effectivement, dans la production britannique, cet effort de rock pur et dur est un peu comme un ours blanc nageant dans la Tamise!
Ils font donc penser (un peu) à Led Zeppelin. Leur inspiration est totalement américaine. Les rythmiques sont lourdes et les guitares ont largement leur place. Le chanteur écossais roucoule puis hurle avec un certain talent. Ils sont ambitieux et on les remercie de ne pas se laisser aller aux sages hommages. Leurs chansons sont originales tout en respectant le genre ultra codifié.
Ce n’est pas nouveau. Les esprits chagrins ne vont pas apprécier mais ces amateurs de gros rock sont attachants. Ils semblent vivre leur rêve et bien s’amuser. On ne va pas les contrarier: on leur demande même de transmettre cet enthousiasme!
Earache Records – 2016