Le beau cadeau du Père Noel!
Bien entendu que c’est facile de dire ça mais le grand frère de Liam prouve une nouvelle fois qu’il possède toute cette science spectaculaire de la pop dans ce qu’elle a de plus proche du bitume, de la fête et de ses lendemains douloureux. Le roi des Lads c’es bel et bien lui.
Mais loin de toute vulgarité (spécialité des deux frangins Gallagher dans les interviews), il réalise un troisième album une fois de plus aventureux et entrainant. Ca commence dans une fête à Manchester. Sans parole, la première chanson nous convoque dans une soirée Madchester des années 90 avant d’aller se promener vers des contrées plus mystérieuses.
Finalement, au fil de l’album, on entend un blues de blanc bec, grande gueule, talentueux et très anglais dans sa musique. Il a la bonne idée de confier la production à David Holmes, habitué aux musiques de films de Steven Soderbergh et producteur de Primal Scream et New Order. Ce dernier fabrique une ambiance propice aux expérimentations: cela ressemble bien évidemment à du Noel Gallagher mais il y a des trouvailles sonores dans chaque titre.
Liam renait de ses cendres, sur une base simple d’une pop efficace; Noel est devenu l’égal d’un Paul Weller. C’est une sorte de sorcier qui triture toutes les textures de la pop anglaise. Il impressionne par sa diversité et sa mutation en chanteur complet se ressent. Il concentre ses efforts sur onze titres qui se suivent et ne se ressemblent jamais. On n’attend pas de la part d’un Gallagher une telle vitalité, une telle volonté de sortir des sentiers battus et rabattus par Oasis entre autres.
Les deux frères se font la guerre par disques interposés. C’est une bonne idée. Ca ne change pas au constat: Noel sera toujours la tête, et Liam, le muscle. Noel Gallagher fait une petite leçon de musique avec une humilité que l’on ne connaissait pas. On ne sait pas qui a construit la lune, mais on sait quel disque peut vous envoyer au septième ciel.
sour mash – 2017