Vous allez tomber en amour de Lisa LeBlanc, farouche rockeuse comme on n’en fait plus par chez nous!
Une bonne grosse guitare bien grasse. Tellement grasse qu’elle glisse sur une batterie binaire, à l’ancienne. En tout cas, cela réchauffe. Plutôt folk et surtout chanteuse canadienne, Lisa Leblanc fait dans le rock populaire, rugueux et charmeur!
Pas de chichi: c’est du rock. Classique avec une voix qui porte et qui scande, avec comme compagnon, une belle guitare qui veut en découdre. On ne va pas se plaindre d’entendre cette volonté d’un rock à la Springsteen, qui surveille le quotidien avec une fougue quasi politique. Ce n’est plus un disque de rock: c’est un engagement.
Car Lisa LeBlanc casse son image après deux albums. En 2013, elle réussit sa traversée de l’Atlantique avec son humour et sa folk typique du coin. Télérame et France Inter tombent sous le charme avec un prix du meilleur disque francophone. Mais cette fois ci elle se lance dans un pur disque d’americana.
Il y a donc de l’anglais, du banjo et toujours de l’humour. La Canadienne est assez irrésistible en cow girl clairvoyante sur le monde qui l’entoure. A 26 ans, elle fait preuve d’une assurance et d’une maturité qui font réellement la différence sur des chansons astucieuses et entêtantes en quelques notes!
Loin de la modernité et de l’avant garde, elle pratique le rock ardu, celui qui s’adresse à tous, sans élitisme et sans bonne manière. Les artistes canadiens ne sont vraiment pas complexés face à leurs voisins américains. Surtour les filles: il y a quelques années, on avait entendu Marie Pierre Arthur qui fait tranquillement du Springsteen dans la langue de Molière. Elles ont vraiment du style et du caractère ces chanteuses.
On a donc toutes les raisons d’être jaloux des Canadiens. Nous aussi, on veut des rageuses, des emmerdeuses et surtout des rockeuses qui s’éclatent et partagent aussi sincérement leurs passions. Une sacrée bonne femme. Un sacré bon disque!
Tôt ou tard – 2016