A 20 ans, il était avec les Riri, Fifi et Loulou de la Britpop. Il fut la tête chantante d’un groupe unique en son genre. Une vingtaine d’années plus tard, Gaz Coombes semble avoir trouvé la maturité. Finalement c’est une bonne nouvelle.
La pochette est belle. Un homme allongé le long d’une piscine. Est il en train de dormir? Est il en train de méditer? Est il mort?
Le leader de Supergrass apparaissait un peu paumé après la fin du groupe en 2010. Il sort deux albums. Les qualités sont là mais pas forcément la conviction. Pour son troisième essai, on doit reconnaitre qu’il y a quelque chose de changé chez Gaz Coombes, ancien chanteur rigolard, musicien faussement jemenfoutiste. Au delà des grands succès du groupe, certains albums sont simplement monumentaux et méritent une revalorisation dans le catalogue de la Britpop.
Mais revenons au présent. Gaz Coombes y est très à l’aise. Enfin. Son disque est moderne mais les guitares font un retour assez spectaculaire. Elles vibrent aux atermoiements du chanteur qui dans sa démarche rappelle un peu Jack White et ses bidouillages.
Il triture les genres pour se fabriquer sa propre musique. C’est moins pompier que l’Américain mais le chanteur est plus détendu. Il suffit donc le voir allonger le long de la piscine. A 42 ans, il ne fait plus le clown. Il assume sa vie: ses enfants, la disparition de sa maman, la dépression ou la masculinité. Il se met à nu sur des refrains absolument bouleversants.
Pas de clownerie qui ont fait sa gloire. Coombes est un homme de 42 ans, un peu usé par le succès mais pas du tout abattu. Il met à plat tout son être. Il s’interroge toujours et encore sur sa musique. Il se remet en question. Il dépasse enfin son statut de gloire des nineties. Il se repose sur des mélodies douces mais pas molles. Gaz Coombes arrive à s’affirmer sur des refrains élégants et intimistes.
C’est vraiment la bonne surprise du printemps. C’est beau de vieillir. Après les disparitions en série de stars du rock, le disque de Gaz Coombes est une étincelle de vie, un éclat de création, une belle exploration du rock et sa richesse. Le rayon de soleil qui nous manquait un peu!
Caroline – 2018